Lorsque je me suis lancé dans l’aventure de la rédaction Web freelance, en 2012, les serps n’avaient pas du tout la même tête qu’aujourd’hui.
À l’époque, sur tous les blogs des influenceurs en marketing et SEO – Fred Cavazza, Laurent Bourrelly – on martelait que le contenu est ROI. Le ROI de la présence sur le Web, le ROI, comprenez aussi l’outil pour attendre le retour sur investissement (return on investment, ROI).
Au début des années 2010, on cherchait déjà des solutions pour optimiser le coût de la rédaction Web. Entre les textes à trous via le spinning, la rédaction à Madagascar, les agences web qui se dissimulaient derrière l’étiquette « start-up » mais qui ne tenaient qu’avec des stagiaires, on remplissait les pages des sites Internet. Comme on pouvait. Je me suis tapé des centaines de lignes de balises titres et description sur des sites e-commerce. C’est là que j’ai trouvé une opportunité, et que je me suis lancé en tant que rédacteur Web SEO. En misant sur la qualité, une approche artisanale, et en étant guidé par ma curiosité, mon envie de bien faire.
En 2024, tout a changé ou presque : le texte n’est plus le ROI
En 2024, tout a changé ou presque. Le texte n’est plus le ROI. On ne lit que très peu. La vidéo est devenu le format ROI, mais il n’existe pas seul. Pour répondre aux envies de Google, il faut du multimédia : du texte, de l’image, de la vidéo, du podcast, du contenu à consommer sur le pouce qui mixe le tout sur les réseaux sociaux. Bref, la rédaction Web existe encore, mais elle s’inscrit dans un tout plus grand.
Ce qui n’a pas changé en revanche, c’est mon approche. Je suis toujours motivé par la même curiosité, la même envie de qualité, et ma façon artisanale revendiquée de produire du contenu. Je m’essaye à l’automatisation, mais ce qui est aujourd’hui selon moi la bonne méthode – pour proposer mes services de rédacteur Web à des clients et éditer mes sites – c’est l’intégration de l’IA par petite touche.
Et oui, l’intelligence artificielle. C’est elle la grande nouveauté de 2023/2024. ChatGPT, Claude, Gemini, tous les outils qui sont maintenant accessibles pour la création de contenu révolutionnent la production. Je les connais. Je les exploite pour ce qu’ils sont. Des modèles de langage, dont il est possible d’exploiter l’intelligence et la rapidité, à condition d’apporter les bonnes données d’entrée (avec un bon prompt).
ChatGPT, Claude, Gemini : des jouets utiles pour la rédaction Web
Comme d’habitude, lorsqu’un nouveau jouet fait son apparition, il existe plusieurs façons de s’en servir.
- Les bourrins, qui vont poncer les API pour pouvoir pondre plusieurs milliers voire millions de pages en un temps record. Vu la latence à laquelle nous a habitué Google avant de corriger un problème, et notamment avant de supprimer le contenu de mauvaise qualité, c’est une approche qui, je le reconnais, reste très bankable.
- Il y a celles et ceux qui voient avec l’intelligence artificielle l’opportunité de se lancer, d’éditer en masse des sites Internet et de répondre aux besoins clients avec des prix très bas. OK. Mais j’ai déjà fait l’expérience des plateformes de rédaction, et je ne me reconnais pas dans cette relation client basée uniquement sur la variable du prix.
- Et puis, il y a nous. Enfin moi, mais aussi quelques rédacteurs qui, discrets, ajoutent une couche IA dans leurs contenus. A la demande, selon le client, avec des méthodes testées, validées.
Les outils IA contribuent à améliorer mon quotidien de rédacteur Web, et font aujourd’hui de moi un Rédacteur Web Augmenté. Une expression que j’emprunte à Baptiste Guiraud, un autre rédacteur, qui a très bien évoqué le sujet dans un billet de blog ! « Je suis rédacteur web augmenté !«
Les outils que j’ai pu ajouter à mon quotidien ces dernières années m’ont aidé à gagner du temps, à optimiser certaines opérations. De la prise de notes dans Evernote en passant par les raccourcis via un Stream Deck. Mais l’IA a transcendé totalement la rédaction. À tel point qu’il s’agit du premier élément qui influe véritablement sur mes tarifs de rédacteur Web depuis mes débuts. Habitué à facturer au mot, je suis désormais bien plus sollicité par des clients à la journée, avec un engagement de production (nombre de mots indicatif). Le métier a changé, mais, croyez-le, certains acteurs historiques dont je fais partie, évoluent avec.